Ligue 2. Huit jours après l'humiliation du derby, les Brestois ont cette fois réussi à conserver leurs deux buts d'avance. Rassurés, ils n'effacent pas ce souvenir douloureux, mais engrangent des points en vue du maintien.
Les vieux démons ne traînent jamais bien loin. Ils errent, ils rodent, et viennent vous surprendre quand vous ne vous y attendez plus. Vendredi, huit jours après leurs naissances lors d'un funeste derby face à Guingamp (2-3), ces « fantômes » (selon l'expression de Bourgis) ont bien tenté de réapparaître dans le Val-de-Marne. Mais d'un coup sec, les Brestois les ont chassés, comme renvoyés à l'expéditeur. En attendant peut-être de les revoir un jour...
Car après une heure de jeu, les Finistériens s'étaient retrouvés exactement dans la même situation que lors du derby. Deux buts d'avance (De Carvalho venant d'inscrire la deuxième réalisation du match), un vent de face, et une équipe adverse qui joue son va-tout en lançant deux joueurs offensifs. « Il semblerait que les joueurs aient retenu la leçon du derby. Toute la semaine, on avait évoqué la possibilité de se retrouver, un jour, dans la même situation que face à Guingamp. Mais nous ne pensions peut-être pas que cela allait arriver aussi vite. Alors si c'est un mal pour un bien, je pense que tout le monde sera satisfait », confiait après la rencontre Pascal Janin, le technicien finistérien. « On voulait vraiment gommer cette deuxième mi-temps de Guingamp. Plusieurs fois, sur le terrain, on s'est répété de ne pas recommencer », témoignait de son côté Cédric Liabeuf.
Et finalement, les Brestois n'ont donc pas craqué, se créant même beaucoup plus d'occasions que leurs adversaires. Plus collectifs, davantage en mouvement, les Finistériens faisaient littéralement la leçon à des Cristoliens dans le brouillard. Plusieurs fois, même, en fin de match, le public prit fait et cause pour les visiteurs, récitant une partition de qualité. Sans doute était-ce aussi dû à la faiblesse des « Béliers », mais qu'importe, Pascal Janin, lui, voyait juste dans son analyse d'après-match. « Au niveau de la tenue du ballon et de la circulation, nous avons montré beaucoup de sang-froid, de technicité, de déplacement. C'était un jeu collectif de très haut niveau. Et c'est vraiment encourageant. » Autre point positif de la soirée : l'aspect défensif, de nouveau impeccable avec la charnière Casartelli - Poulard (associés, les deux joueurs n'ont jamais encaissé de but !).
Sur le plan comptable, cette victoire fait un bien fou en vue du maintien. Certes, l'écart entre Brest et le premier relégable n'est que de trois points, mais tout de même, le trou s'est de nouveau fait. Mentalement, aussi, ce succès est capital. « Il n'y a qu'avec cette mentalité-là que le maintien se gagnera », estimait Janin. « On a prouvé qu'on savait jouer au foot », lançait Bourgis, alors que Liabeuf, lui, annonçait qu'il restait « encore douze points à prendre ».
Gaspard BRÉMOND.
Ouest-France