À la place des Brestois, on se méfierait. Lorsque Stéphane Samson débute un match, les filets peuvent se préparer à trembler. En huit titularisations cette saison, l'attaquant caennais a frappé six fois. « Difficile de faire mieux en si peu de matches », glisse l'intéressé, dans un sourire timide. À l'inverse, dans le rôle du joker, il n'a marqué qu'un seul but (à Strasbourg) en douze apparitions.
Dans l'ombre de la paire Mazure-Compan, l'ancien Manceau a souvent manqué de lumière pour s'exprimer. « J'ai rongé mon frein », reconnaît-il, en regrettant l'instauration d'un « vrai turn over. » Il a fallu les bobos des deux attaquants habituels pour que son efficacité retrouve du galon. En 160 minutes jouées face à Istres et Dijon, lors des deux dernières journées, son compteur s'est étoffé de trois réalisations. Il a même rejoint Yoan Gouffran au classement des meilleurs buteurs malherbistes. Stéphane Samson carbure à la confiance, ce n'est pas une nouveauté. « Débuter des matches, ça change tout. Moralement, c'est plus facile. Surtout quand on marque. » À 31 ans, le Haut-Normand de Bernay conserve un regard lucide sur les événements. À Brest, demain, il ne sera pas le moins motivé des protégés de Franck Dumas. « Comme Maz (NDLR : Mazure) va revenir, ce match risque d'être mon dernier comme titulaire avant un moment. »
Il a déjà pris ses repères au stade Francis-Le Blé, où il avait sauvé l'honneur la saison passée, au terme d'un cafouillage dans la surface. Mais la défaite (2-1) avait masqué sa joie. « En plus, se souvient-il à 1-0 pour Brest, j'avais raté une occasion d'égaliser. On aurait pu tourner à 1-1 à la mi-temps et les choses auraient été différentes. » Aujourd'hui, l'attaquant aux 70 buts en L2 (pour 227 matches), refuse de ressasser ce douloureux passé. « C'est une autre saison, une autre équipe. Brest est dans le doute et va vouloir imposer un gros combat physique. On sait qu'on aura un match âpre, qu'il sera difficile à gagner, mais on a du répondant. » Stéphane Samson songe notamment à Lilian Compan, avec lequel il sera associé demain, pour une nouvelle projection des « Compères ». « On a marqué 20 buts à nous deux l'an passé, rappelle-t-il. C'est une paire qui marche souvent bien, non ? »
Jean-Pascal ARIGASCI.
Ouest-France