Ligue 2. Brest - Caen, lundi (20 h 30). Avant le rendez-vous crucial face aux Normands lundi, le gardien brestois livre son sentiment sur la crise que vient de traverser son club.
Steeve Élana, comment sentez-vous le groupe après ce que le Stade brestois vient de vivre en un mois (démission du président, suspension de l'entraîneur) ?
Tout le monde est sur le « pied de guerre. » On a bien digéré la bonne semaine de travail que l'on vient de faire pour remettre certaines choses en place. D'un point de vue psychologique, on s'est remis sur la bonne voie. Maintenant, il ne manque plus que la compétition pour valider tout ce travail.
Les joueurs ont donc désormais « évacué » les bouleversements qui sont intervenus ?
D'un point de vue personnel en tout cas, oui. Et je pense que les autres joueurs sont dans le même état d'esprit que moi. Aujourd'hui, de toute façon, on ne doit penser qu'au terrain et à prendre des points. Déjà parce que si l'on avait eu les points nécessaires, il n'y aurait sans doute pas eu tout ce remue-ménage. Mais on en a beaucoup fait autour des derniers événements, trop sans doute. Parce qu'au quotidien, on ne vient pas à l'entraînement la peur au ventre. On prend vraiment du plaisir en venant ici, et en voyant les gens qui travaillent dans le secteur administratif.
Cela a-t-il tout de même eu quelques incidences au sein du vestiaire ?
Tout ce qui s'est passé nous a un peu rapprochés. Je pense qu'inconsciemment, cela nous a apporté certaines valeurs, comme la solidarité. Cela nous a permis de communiquer davantage entre nous, et sans doute aussi de faire un peu plus attention à ce qui se passe chez « le voisin. » Maintenant, si nous sommes capables de retranscrire cela sur le terrain et de nous battre pour les autres, ce qui n'était pas toujours le cas auparavant, on s'en sortira.
Pour en venir au terrain, lors de sa nomination, le nouveau président Michel Guyot avait déclaré : « Il nous reste dix matches à domicile, je veux dix victoires. » Le challenge est donc clair avant de recevoir Caen ?
Oui, on va essayer de prendre ces 30 points. Où que ce soit. Mais c'est sûr qu'un maintien, ça se joue avant tout à domicile. Vu le nombre de points que l'on a laissé filer à la maison, on ne peut pas être satisfait. Désormais, c'est clair : il va falloir gagner chez nous et aller faire des coups à l'extérieur.
Vous connaissez bien le Stade Malherbe pour y avoir joué 3 ans. Comment appréhendez-vous le rendez-vous qui se profile lundi ?
Les Caennais récoltent actuellement ce qu'ils ont semé depuis plusieurs années. Ils s'appuient sur une certaine stabilité. Maintenant, on sait aussi qu'ils ne seront pas « au top » en venant à Brest. C'est ici qu'ils avaient laissé échapper l'accession en Ligue 1 la saison dernière. Au final, ils n'avaient manqué la montée que de deux buts par rapport à Lorient, qui nous avait battus 5-0 un peu avant ! À mon avis, pour eux, Brest, c'est marqué au fer rouge ! On leur avait quand même bien « bousillé » leur fin de saison. Ceci dit, ils ont vécu des moments difficiles qui ont dû encore plus les renforcer. Ils ont recruté très peu de joueurs, mais des éléments de grande qualité. De l'extérieur, ça donne un peu l'impression d'une équipe qui n'a aucune faille. Mais selon la façon dont on abordera le match, je suis sûr qu'on peut les faire douter.
Recueilli par
Yannick LE COQUIL.
Ouest-France