Brest. Guyot président ? « Je suis face à un dilemme »
Pressenti pour être le nouveau président du Stade Brestois, Michel Guyot, qui a regagné Brest hier dans l’après-midi, hésite à franchir le pas. « Je ne suis pas encore sûr d’y aller mais je ne laisserai pas quelqu’un qui ne me convient pas prendre les clés », dit-il en annonçant « l’ouverture rapide du capital à de nouveaux actionnaires ».
- Michel Guyot, tout vous désigne comme le nouveau président du Stade Brestois puisque Yvon Kermarec a déclaré qu’il n’avait pas d’ambition pour le poste de président ? « Et moi je vous dis que je ne suis pas encore sûr d’y aller. Le Directoire, dont je fais partie depuis la transformation en SASP (ndlr : 2002), peut comprendre jusqu’à cinq membres. Le nouveau président ne sera donc pas forcément Kermarec ou Guyot. Ma famille ne veut pas que j’y aille, mon boulot me prend beaucoup de temps (1) et le foot vous prend 100 % de votre temps et de votre esprit ».
- Mais que se passerait-il aujourd’hui si vous ne franchissez pas le pas ? « Franchement, je ne sais pas. Yvon (Kermarec) et moi détenons 64 % du capital du club et c’est forcément souhaitable que le club soit dirigé par ceux qui ont le capital. Je suis face à un dilemme. Ce serait facile de donner le club à quelqu’un d’autre mais, dans ce cas, vous restez quand même civilement responsable. Ce qui est sûr, c’est que je ne laisserai pas quelqu’un qui ne me convient pas s’installer à la tête du club... Mais, ce soir (hier), c’est encore délicat pour moi de dire oui... ».
- Depuis quand êtes-vous impliqué dans le Stade Brestois ? « Je l’étais déjà du temps de Yvinec. Je suis parti après le dépôt de bilan et je tire mon chapeau à tous ceux qui sont restés à ce moment-là et donc à Michel Jestin. On jouait devant 200 spectateurs. Michel (Jestin) l’a d’ailleurs bien dit lors de son départ : il n’avait pas mesuré l’ampleur de la tâche. Je suis revenu au club à sa demande en 2000 ».
- Comment avez-vous vécu son départ il y a maintenant presque quinze jours ? « Il était usé, saturé. J’ai lu qu’il n’avait pas eu la sortie qu’il méritait mais son départ s’est passé très vite et, quand votre femme quitte la maison, vous ne pensez pas forcément à appeler le chauffeur pour la raccompagner (sic). Mais si, demain (aujourd’hui), je suis président, je le mets au milieu du terrain pour qu’il reçoive l’ovation qu’il mérite et je ferai tout ce que je fais en pensant à lui ».
- Le club est aujourd’hui dans une situation très compliquée... « Si c’est moi le président, je peux vous dire que des choses vont changer. Je peux déjà vous annoncer une ouverture rapide du capital à d’autres partenaires et une augmentation de celui-ci. Trois partenaires, dont Claude Quéguiner, m’ont déjà annoncé qu’ils étaient favorables pour faire leur entrée dans le capital ».
- Vous parlez de changements. Y en aura-t-il aussi au niveau des hommes ? On pense bien sûr à Thierry Goudet, à Philippe Goursat... « Je ne me prononcerai pas là-dessus. Concernant le premier, je dis que ce n’est pas la faute de Michel Guyot si l’équipe en est là, c’est de la faute de l’entraîneur. Je ne sais pas ce qui avait été convenu entre Thierry (Goudet) et Michel (Jestin), s’il était prévu que Thierry ait un rôle de manager à l’anglaise ou pas mais, en tout cas, le club n’est pas structuré pour ce type de poste et tout le monde ne s’appelle pas Arsène Wenger. Je n’ai pas d’autres reproches à lui faire, c’est un gros travailleur. Concernant Goursat, c’est un gestionnaire hors-pair. Nos comptes sont au positif depuis son arrivée. En serrant les vis, on ne se fait pas que des amis mais je ne suis pas un pro-Goursat pour autant ».
- Vous hésitez à prendre la présidence mais votre discours est bien celui d’un futur président... « Si j’y vais, ça aurait au moins le mérite de pérenniser l’affaire (sic). Mais ce que j’aimerais, c’est qu’avant de parler de Ligue 1, on essaye déjà d’être un bon club de Ligue 2, capable de jouer les premiers rôles. On veut des nouveaux joueurs ? Je dis : gardons déjà les bons qu’il y a chez nous et soyons capables de renouveler leur contrat. Dès qu’un joueur rate un match, ça y est, c’est enclenché : tout le monde veut qu’il parte. Le meilleur exemple, c’est Moreestin : il est capitaine de Gueugnon depuis deux ans. Vous ne croyez pas que l’on aurait dû le garder ? On veut un nouveau stade : très bien, donnons rendez-vous au maire dans quatre ans et si, à ce moment-là, on reçoit Caen en jouant les premiers rôles, il sera plein. Mais, la priorité, c’est d’abord de se maintenir ». (1) Le groupe Guyot Environnement (40 M d’euros de chiffres d’affaires cette année) compte six filiales dans le Finistère Estève Recyclage Guipavas, Quimper Récupération, Guyot Industrie (Saint-Martin-des-Champs), Brest Récupération, Pierre Service déchets (Brest), Le Guern Recyclage (Carhaix). Deux nouveaux sites sont en route l’un dans les Côtes-d’Armor, l’autre à Kervignac dans le Morbihan.
NOUVEAU CONSEIL DE SURVEILLANCE, NOUVEAU DIRECTOIRE, NOUVEAU PRÉSIDENT.
La réunion du conseil de surveillance est prévue ce soir vers 17 h. Celui-ci devra dans un premier temps désigner son nouveau président en lieu et place de Yvon Kermarec, qui a démissionné de son poste le 19 décembre pour poser candidature au Directoire, en lieu et place de Michel Jestin. Cette décision sera entérinée ce soir et Jacques Jolivet part avec les faveurs pour être le nouveau président du Conseil, qui devrait donc passer donc de six (Kermarec - Lagadec - Quéré - Jolivet - Le Gall - Brénéol) à cinq membres (Kermarec en moins). « Nous n’excluons pas à l’avenir d’accueillir de nouvelles personnes au sein du Conseil mais pas pour l’instant. Le Conseil de surveillance doit être composé de cinq membres minimum, ce sera le cas », précise Yvon Kermarec. Le ticket Jestin - Guyot devrait donc être remplacé au Directoire par le ticket Kermarec - Guyot si ce dernier accepte la présidence. ROMANO : « PAS DE CONTACTS AVEC BREST ». La rumeur annonçant les contacts entre Serge Romano, l’ancien entraîneur de Sedan, artisan de la remontée du club ardennais en Ligue 1 en fin de saison dernière, n’était visiblement pas fondée. Joint hier après-midi, Serge Romano, qui devrait résilier à l’amiable son contrat avec Sedan - « ça doit se faire rapidement » - a nié « tout contact avec le Stade Brestois ».