Michel Guyot a été élu hier soir président du Stade brestois,en remplacement de Michel Jestin.
Michel Guyot, vous venez d'être élu président du Stade brestois par le Conseil de Surveillance. Quel est votre premier sentiment ?
J'ai tout d'abord une forte pensée pour Michel Jestin, qui a réalisé beaucoup de choses. Je pense qu'il a été usé par la présence de ces deux clans (Goursat/Goudet) au club. On n'a pas été attentif à cela au niveau du Directoire. J'aurais aimé prendre la présidence dans d'autres conditions.
Comment appréhendez-vous ce nouveau rôle ?
Je travaillerai en binôme avec Yvon Kermarec, qui a été nommé vice-président. Nous allons essayer que ce club retrouve le sourire, ce qui n'était plus le cas depuis quelques semaines. Et avec le sourire, les résultats doivent aussi revenir.
Quels changements sont à attendre ?
Dans les semaines à venir, nous allons ouvrir le capital du club, car il a besoin d'être consolidé. Pour continuer à bâtir, à tenir nos engagements vis-à-vis de la mairie et du maire, qui m'a apporté son soutien. J'ai déjà l'assurance de trois partenaires importants prêts à entrer au capital, avec des apports importants. Et il y aura un ticket élevé pour pouvoir intégrer le Conseil de Surveillance. On n'y entrera plus avec un ticket de tombola ! Si on veut tenter quelque chose de fort au niveau du recrutement, il faut des gens qui aient les moyens de mettre de l'argent.
Le Conseil va donc être remodelé dans sa composition ?
Oui, par les règles que l'on va définir, certains membres n'y seront plus. Après, il va falloir réfléchir pour savoir si l'on reviendra à un conseil d'administration comme par le passé. Je ne suis pas sûr que la formule avec un Directoire et un Conseil de Surveillance soit la bonne.
Sur le plan sportif, quel est votre projet ?
Dans un premier temps, il va s'agir de devenir une bonne équipe de L2. C'est la première sagesse que l'on doit avoir. Nos partenaires et le public ne doivent pas nous demander des têtes tous les 15 jours. Il va falloir prendre le temps, être capables de prolonger les contrats de nos bons joueurs, car il y en a. Je pense au cas de Morestin, qui est parti à Gueugnon. Je n'ai jamais compris pourquoi... Ma priorité va être de stabiliser, de construire sur 3-4 ans, comme le font des clubs comme Le Havre ou Caen. Et je donne alors rendez-vous au maire pour l'inauguration du nouveau stade.
Le 2 janvier, sera évoqué le cas de Thierry Goudet. Quelle est votre position à ce sujet ?
Je vais rencontrer Thierry, que je n'ai pas encore eu au téléphone. Je ne sais pas si je continuerai avec lui. Il faut réfléchir. Ce qui est sûr, c'est que le nombre de points ne plaide pas en sa faveur, et nous ne gagnerons ni la Coupe de la Ligue, ni surtout la Coupe de France... Après Strasbourg, on s'était vu beau. On a cru que l'on pouvait snober une petite équipe (Les Sables-d'Olonne, CFA 2). C'est une faute. On aurait pourtant eu besoin de la Coupe pour fédérer le club.
Reste donc à sauver les meubles en championnat...
Oui, où l'on a peu de points (18). Si on les multiplie par deux, on va en National. Le challenge, à partir du 15 janvier (venue de Caen), sera très simple : dix matches à la maison, dix victoires ! C'est un challenge que l'on doit se fixer. Déjà pour reconquérir notre public, et aussi pour honorer ce que l'on doit à nos partenaires. C'est ce que Michel Jestin souhait. Je me souviens de sa réaction de joie quand Malm met le but du maintien contre Caen en mai dernier. C'est Caen qui revient et cela doit nous permettre de débuter une série.
En attendant, que peut-on attendre du prochain mercato, qui s'ouvre le 1er janvier ?
On table sur l'arrivée de deux défenseurs. Et peut-être pas de milieu, mais un très bon avant-centre. On espère boucler cela en début de semaine prochaine. Certains joueurs attendaient que la situation soit clarifiée pour se décider. C'est fait.
Y aura-t-il des départs ?
Hormis William Massot, pour le moment, non. Mais on est en discussion avec un ou deux joueurs.
Concrètement, qui est en charge du recrutement ?
Les entraîneurs qui sont en place actuellement, Miguel D'Agostino et Pascal Jannin, et Philippe Goursat, qui a un carnet d'adresses et qui supervisera. Après, il nous informera. Car, par rapport à ce que demandaient les supporters - que je rencontrerai la semaine prochaine - j'ai une question : le recrutement de cette année a-t-il été meilleur que celui reproché à Philippe Goursat ?
Après en avoir été déchargé, Philippe Gousat est donc réinvesti du côté sportif, sur le plan du recrutement ?
Exactement. D'ailleurs, le concernant, contrairement à ce qui a été écrit, je n'ai jamais demandé à ce que Philippe Goursat fasse un an supplémentaire. J'ai seulement demandé à Michel Jestin qu'il aille au bout de son contrat. C'est un problème d'éthique. Je ne voulais pas qu'il s'en aille avec un dédommagement financier. Par ailleurs, je suis très satisfait du travail de gestion réalisé par Philippe Goursat. Maintenant, je ne sais pas s'il sera encore là l'été prochain (son contrat se termine en juin). Je l'ai déjà dit avant Noël : qu'on ne vienne pas essayer de me voir pour des prolongations de contrat après-demain ! Allons au bout du contrat, et on en discutera en mai.
Recueilli par Yannick LE COQUIL.
ger;Michel Guyot (57 ans) est né le 20 octobre 1949 à Tréflez (Finistère). Marié, père de trois enfants. PDG de Guyot Environnement.
Michel Guyot (à droite) a pris les rênes du Stade brestois hier soir. Yvon Kermarec l'épaulera dans ses nouvelles fonctions.
Ouest-France